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Recherche

Interventions sociales en contexte guyanais

PRÉSENTATION GÉNÉRALE ET CONTEXTE DU POLE DE RECHERCHE

L’Institut Régional de Développement du Travail Social (IRDTS) est un établissement d’enseignement supérieur agréé par le ministère des Affaires Sociales et la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), spécialisé dans la professionnalisation des acteurs du secteur social, médico-social et de la petite enfance. Il couvre l’ensemble des grands domaines de formations dans l’intervention sociale en :

Dispensant des formations initiales préparant à un Diplôme d’État ou à une qualification réglementaire reconnue dans le travail social ;

Assurant des formations permanentes et supérieures diversifiées ;

Participant à l’animation et à l’information des milieux professionnels régionaux de l’action sociale ;

Conduisant des actions d’étude et de recherche orientées vers l’analyse des qualifications professionnelles ainsi que des modes d’interventions sociales et de leur adaptation aux besoins de l’action sociale.

Le projet de formation et de consolidation d’un pôle de recherche à l’IRDTS s’inscrit dans la volonté de renforcer les compétences de ses formateurs dans la conduite de recherche dans le domaine des sciences sociales, et de se situer comme un acteur central de la production de données scientifiques dans le domaine du travail social sur le territoire guyanais.
Il a pour missions principales :

La conduite de recherche-collaboratives intégrant aux processus de recherche les formateurs de l’IRDTS, afin d’encourager l’enrichissement des enseignements par la production de données scientifiques dans le domaine du travail social ;

Le renforcement de partenariats stratégiques avec des laboratoires de recherche universitaire, des pôles de recherche attachés à des écoles de travail social et des acteurs du domaine de l’intervention sociale autour de projet de recherche ;

La production de données scientifiques et leur diffusion auprès des professionnels du travail social de Guyane afin d’encourager l’intégration des connaissances issues de la recherche dans l’adaptation de leurs pratiques.

STRATEGIE DE RECHERCHE

Le pôle est interdisciplinaire, s’intéressant prioritairement à la recherche appliquée, privilégiant la recherche-collaborative dans le domaine du travail social.

Ceci explique d’emblée son intérêt pour :

La rencontre de postures théoriques diversifiées, issues de différents champs disciplinaires, tels que la psychologie, la sociologie, l’anthropologie, les sciences de l’éducation et de la formation, le droit, etc. ;

Des publics pris en charge par les travailleurs sociaux sur le territoire guyanais et pour les problématiques que ces publics rencontrent ;

Les professionnels du travail social, les obstacles qu’ils affrontent et leurs préoccupations, ainsi que pour les problématiques en matière de prévention, d’intervention mais aussi de formation des futurs travailleurs sociaux.

L’intérêt d’avoir un pôle de recherche au sein de l’IRDTS est multiple.

En tant que principal centre de formation en travail social en territoire guyanais, l’IRDTS est positionné comme un acteur incontournable de l’intervention sociale. Préparant la grande majorité des futurs acteurs du travail social en Guyane, l’intégration de la dimension recherche au sein de son fonctionnement suppose le développement progressif et le renforcement d’une culture de la recherche chez ses étudiants, qui seront demain les acteurs de terrain travaillant sur le territoire guyanais.

A ce jour, aucun projet de pôle de recherche, ni même de laboratoire ou d’observatoire n’aborde la spécificité du travail social en contexte guyanais. L’initiative de l’IRDTS constitue donc la fondation inédite d’une dynamique de recherche qui se veut pérenne dans ce domaine. En effet, bien que des recherches entrant dans le périmètre de son projet scientifique aient déjà été produites par le passé, celles-ci se sont multipliées sans réelle continuité entre elles, d’où les manques importants de données dans les domaines de recherche décrits dans ce document.

En se positionnant comme leader de la recherche sur le sujet de l’intervention sociale en contexte guyanais, l’IRDTS s’affirme comme la première force de proposition dans le choix des sujets de recherche à traiter, ce qui marque son leadership dans l’orientation de la recherche à partir des problématiques sociales rencontrées par les acteurs de terrains. En privilégiant la recherche-action, il s’agit d’affirmer la prédominance de la recherche pour le terrain plutôt que le terrain au service de la recherche.

En mobilisant la recherche comme un moteur de la collaboration, l’IRDTS renforcera ses partenariats actuels et pourra, à termes, en développer de nouveaux avec des acteurs de l’intervention sociale ainsi qu’avec des entreprises contribuant au développement dans ce domaine.

STRUCTURATION ET ORIENTATIONS SCIENTIFIQUES

LE PROJET SCIENTIFIQUE : POSTURES ET MÉTHODES — RECHERCHES-COLLABORATIVES

L’intérêt d’un pôle de recherche au sein de l’IRDTS réside à la fois dans la position stratégique que l’institut occupe sur le territoire guyanais en tant qu’unique centre de travail social ainsi que dans sa volonté d’impulser de la recherche-collaborative située au plus près de l’intervention sociale. L’IRDTS affiche donc son objectif de mobiliser la recherche dans le champ de l’intervention sociale à la fois comme un moyen de produire des connaissances et données objectives pouvant servir la compréhension des publics et des pratiques, mais aussi d’en faire un outil favorisant le renforcement de partenariats stratégiques et plus largement la diffusion d’une culture de la recherche dans le champ de l’intervention sociale en Guyane.
Concrètement, cela signifie que l’IRDTS s’intéresse à des problématiques de recherche construites sur la base de problèmes empiriques, qui peuvent émaner des observations des professionnels dans une perspective inductive. Les nombreuses institutions collaborant avec l’IRDTS dans le cadre des formations que l’institut dispense apparaissent alors comme des forces potentielles de propositions. Ainsi la collaboration de professionnels de l’intervention sociale, à toutes les étapes de la recherche, servira à réunir, autour de problématiques communes, différents milieux professionnels. La dimension collaborative de la recherche-action est ainsi au cœur de la démarche de l’IRDTS.
Si la recherche-collaborative s’appuie sur l’observation de situations concrètes, elle ne peut évidemment aboutir à son objectif sans qu’elle n’entraîne une réflexion approfondie sur les pratiques et les fonctionnements institutionnels, ou encore sur les représentations des publics. Le processus de recherche, ainsi que les données, doivent servir à terme l’amélioration des pratiques dans le champ du travail social.
Finalement, si la recherche-collaborative intègre à son fonctionnement différents acteurs (formateurs de l’IRDTS, étudiants en travail social, chercheurs-associés, professionnels provenant du secteur social ou d’autres secteurs d’activités…), elle ne peut s’opérer sans une constante réévaluation des contraintes que ce soit en termes de faisabilité de la recherche, mais aussi en termes de compétences professionnelles disponibles pour mener à termes les projets.

CHAMPS ET DOMAINES GÉNÉRAUX DE RECHERCHES

Le questionnement du pôle de recherche de l’IRDTS s’articule autour des deux grandes catégories d’acteurs auxquels l’institut s’intéresse à travers ses différentes missions :

D’une part, il s’agit de mieux comprendre la transformation des identités professionnelles des travailleurs sociaux, ainsi que le rôle de la formation dans la production de ces identités multiples du fait de la coexistence de parcours diversifiés caractérisant les filières des écoles de travail social en France. Dans le contexte général de la transformation des modalités de formation de l’identité et dans celui plus singulier de la refonte de l’accès aux formations initiales dispensées par les écoles de travail social, il s’agit de mieux comprendre qui sont les travailleurs sociaux en contexte guyanais, quelles sont leurs motivations, mais aussi les représentations de leur travail, de leur engagement, des publics qu’ils côtoient et de leurs pratiques en contexte guyanais.

D’autre part, il s’agit de mieux définir les problématiques des publics dit vulnérables, au cœur des activités de l’intervention sociale Si la littérature scientifique et les données sont abondantes, la connaissance de la spécificité de ces publics dans le contexte guyanais mérite une attention soutenue, le nombre de chantiers à ouvrir ou à poursuivre étant nombreux. Ceci implique de mieux connaitre les populations qui se caractérisent notamment par leur dispersion inégale sur le territoire (le littoral étant fortement surreprésenté du point de vue quantitatif mais pas nécessairement du point de vue de l’importance et de la gravité des problématiques sociales) et par leur diversité culturelle.

L’hypothèse que nous faisons dans ce pôle de recherche est que la spécificité du contexte guyanais doit être pris en compte dans l’élaboration et la réalisation d’actions dans le champ de l’intervention sociale. Si la connaissance de théories générales pouvant alimenter la réflexion des travailleurs sociaux de Guyane et que l’échange des pratiques avec des équipes provenant de l’Hexagone et de l’étranger est attendu, ces apports théoriques et ces analyses de pratiques ne peuvent pas faire l’économie de la prise en compte de la réalité territoriale et culturelle de la Guyane, ce qui implique une meilleure connaissance du contexte guyanais, du rôle de ce contexte dans l’intervention sociale et, in fine, une intégration de cette connaissance dans l’adaptation des pratiques professionnelles.

STRUCTURATION GÉNÉRALE DU PROJET

Les projets de recherche-collaboratives menés par l’IRDTS dans le domaine du travail social se caractérisent donc par cette volonté de prendre un compte une ou plusieurs caractéristiques spécifiques de la Guyane, telles que nous les avons évoquées précédemment afin d’alimenter la réflexion sur la pratique dans le champ de l’intervention sociale et d’accompagner les pratiques en conséquence.

L’axe 1 « Inégalités territoriales et interventions sociales » s’intéresse aux problématiques apparaissant dans les différents contextes territoriaux. La Guyane se caractérisant par des zones transfrontalières avec le Surinam et le Brésil, ainsi que par des zones habitées relativement isolées du fait des obstacles à la mobilité de ses populations, une compréhension des enjeux autour de l’intervention sociale en contexte guyanais ne peut pas faire l’économie d’une prise en compte des singularités locales, des difficultés liées à la mobilité et des problématiques qui se déploient à l’échelle de ses territoires.

L’axe 2 « Diversité culturelle et interventions sociales » pose la question des enjeux dans le champ de l’intervention sociale de la présence en Guyane de nombreuses cultures. La cohabitation et la rencontre des communautés amérindiennes, noirs marrons et créoles, ainsi que la présence significative de Français de l’Hexagone combiné à un flux migratoire important, fait de la Guyane un territoire où se côtoient des individus aux origines culturelles diversifiées, dont les histoires renvoient parfois à des épisodes douloureux (colonisation, esclavage…). Si cette diversité constitue une richesse culturelle qui constitue l’un des visages de la Guyane, cette même diversité peut parfois complexifier l’intervention sociale, notamment parce que les représentations du secteur du travail social ou encore de l’intervention sociale ou des différentes problématiques que rencontrent les populations peuvent fortement différer en fonction des cultures d’appartenance.

L’axe 3 « Initiatives locales et innovations sociales » interroge les actions entreprises par des travailleurs sociaux et différents acteurs de l’intervention sociale afin de combler des manques dans ce domaine, de répondre à des problématiques émergentes ou de renforcer plus globalement la qualité de vie ou le lien social de publics rencontrant des difficultés. Il s’agit notamment de repérer et d’évaluer la qualité d’initiatives prises par des individus, des communautés, des associations ou encore des entreprises et qui participent directement ou qui contribuent indirectement à l’amélioration de la qualité de vie des populations. L’objectif consiste ici à mieux comprendre des pratiques existantes afin d’en rendre visible les apports et d’interroger leur développement et leur transférabilité, mais également les obstacles auxquels ces acteurs sont confrontés.

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